Vincent Gibeaux
C’est toute une histoire !
Il y a des artistes peintres talentueux, productifs dotés d’une imagination débordante… Vincent Gibeaux fait parti de ces effrontés à qui tout réussi.
Comédien et metteur en scène depuis plus d’une dizaine d’années dans une troupe de théâtre haut-normand, il met cette casquette au service de son art. Oui, Vincent est un fin technicien à en juger par la minutie de son travail haut en couleur mais il nous livre aussi un conte, une histoire à chacune de ses oeuvres. Ses robots habituellement froids et rudes qu’il adoucit et humanise, ses villes inspirées des ‘Temps modernes’, un monde totalement personnel qu’il faut découvrir ou redécouvrir.
Il arrive également avec ingéniosité, à extraire de ces peintures ou illustrations, de jolies sculptures principalement animalières.
Il a récemment réalisé en collaboration avec l’auteur Luis Porquet, l’album de jeunesse « NEMO ».
Pour en savoir plus sur le personnage, une rencontre et quelques questions se sont imposées !
Interview
Bonjour Vincent,
Comment en es-tu venu à réaliser tous ces chefs d’œuvres que tu nous proposes ?
Je pense que je suis bien loin de réaliser des chefs d’œuvres. Stanley Kubrick, Cormac Mc Carthy, les Beatles, chacun dans leur domaine en réalisent. J’en suis donc encore bien loin. J’ai même du mal à qualifier mes travaux d’ « œuvres ». Mais pour en revenir à ta question, depuis tout petit j’ai toujours voulu raconter des histoires. Je suis un écrivain-cinéaste-metteur-en-scène-musicien frustré. Adolescent, j’ai commencé à dessiner mais sans trop y croire et puis j’ai creusé des idées, et je me suis aperçu que j’arrivais à faire passer des histoires (bien cachées à l’époque dans des dessins noir et blanc très abstraits, assez angoissés et torturés, depuis j’ai eu des enfants ça va mieux ! Je mets de la couleur).
Quelles sont tes sources d’inspirations ?
Multiples. La musique, la bande dessinée, le cinéma, la littérature, le théâtre. Et puis dans la vie de tous les jours, la ville, l’histoire, des motifs répétitifs que l’on peut trouver au détour d’une rue (un mur de brique, des affiches) une vieille voiture, une porte à la peinture qui se décolle, un coucher de soleil, un bon mot de mes enfants… Je suis un peu une éponge. Je vais feuilleter un album jeunesse ou surfer sur un site de graphiste et si je tombe sur une image qui me fait « tilter » je suis en pleine fringale créative.
Sous ces multiples casquettes (peintre, illustrateur, …), comment te qualifies-tu ?
Un conteur d’histoire. C’est ce que j’essaye de faire passer dans chacune de mes toiles. Des histoires plus ou moins drôles d’ailleurs. Mais les sujets les plus graves que je peux aborder je le fais de manière détournée et le plus discrètement possible et je n’en parle pas je laisse le spectateur deviner par lui même.
Puisque nous parlons de conteur d’histoire, quels sont les thèmes majeures de tes oeuvres ?
En ce moment je travaille beaucoup sur la ville. Celle qui grouille, pleine d’odeurs, d’images, de bruits, d’accents, de musiques … Et puis dans ces villes j’aime apporter un élément gigantesque : un robot, une fusée, une tour-horloge, etc… Et puis les animaux (les lézards, les insectes, les poissons et les oiseaux) me plaisent bien aussi. Mais toujours des animaux à la limite du fantastique, je me fabrique mon petit bestiaire personnel.
L’image de l’artiste dejanté ou décalé te correspond-t-elle ?
Pas vraiment. Quand je vois certains artistes travailler des choses très violentes, très sombres je me dis que je suis bien sage à côté d’eux. Ou bien je ne me lâche pas encore assez. Par contre je reconnais que je suis obsessionnel, je passe des heures sur une toile.
Peux-tu nous parler de ton album de jeunesse « NEMO » ?
Une rencontre avec l’auteur et critique d’art Luis Porquet. Nous étions partis sur un projet de bestiaire et dans ses textes il y avait celui de « NEMO ». J’ai bien aimé l’idée du personnage de Jules Verne qui revient à notre époque constatant que rien ne s’est amélioré depuis sa propre époque. Et puis j’ai eu l’occasion de dessiner quelques poissons …et le Nautilus.
Tes peintures et/ou illustrations nous paraissent visionnaires, partages-tu cette opinion ?
Il faudra poser la question à mes arrières petits enfants. Je ne sais pas.
Penses-tu que les robots nous envahiront un jour ? si ce n’est pas déjà fait
Les robots sont déjà dans un nombre incalculable de romans, de films et de bd. Donc quelques parts ils sont déjà parmi nous. Je crois savoir qu’au Japon ils sont présents dans la vie quotidienne. Un robot pour me tenir compagnie pourquoi pas ? Tant qu’il me laisse choisir mes disques et mes bouquins. Par contre il peut passer l’aspirateur ! Je préfère largement la présence de ma femme et de mes enfants.
Quel sera ta prochaine oeuvre ?
Je travaille actuellement sur deux grands formats (un peu moins de deux mètres de haut) pour la pépinière d’entreprises de la CCI du Havre. Une Maison-Usine d’un côté et un arbre de l’autre. Avec des robots. Pour le prochain tableau à proprement parlé je pense que ce sera une vache robot.
Quels sont tes projets pour les années à venir ?
Reprendre contact avec d’autres galeries ( à l’étranger pourquoi pas ?). Tomber sur un éditeur jeunesse qui veuille bien de moi !
Un mot pour la fin ?
Etre curieux de tout.
Comme à son habitude, la rédac’ pourrait continuer à dicter les louanges de Vincent Gibeaux mais le mieux est de se rendre sur son blog mis à jour quasi quotidiennement et de passer le message à votre entourage.
Bonne découverte à toutes et tous !
Blog de Vincent Gibeaux
6 commentaires on “Vincent Gibeaux”
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Je connaissais déjà un peu votre travail et j'adhère complètement !! Cet univers magique et coloré est tout simplement magnifique ! Ne vous arrêtez pas et continuez à nous faire rêver !!
Bonjour,
Y a-t-il une adresse web où l'on peut voir plus d'oeuvres ?
Bonjour Eosine,
l'adresse du blog de Vincent est la suivante
http://vincentgibeaux.canalblog.com/
Bonne consultation
Quel travail, et quelle imagination !
J'aime beaucoup l'état d'esprit de cet artiste .
Bonne continuation dans vos créations !
Exellant ! J'adore cet artiste, très bonne interview.
j'aime beaucoup ce travail et ce mode coloré qui révèle à qui sait voir bien plus que l'arc en ciel. Personnellement artisan de pinata, je m'interesse beaucoup au monde des alebrijes mexicain. Bonne continuation.